« ROCKET CHILD »
Paroles & Musique : Vincent Cespedes, 2017

1.
T’as l’temps
De parcourir le monde
Y a l’temps
Profite, amour, de chaque seconde
Chaque microliberté arrachée au Destin
Est un maxi-pouvoir dans le creux de ta main
L’homme est ainsi fait qu’il est plein de failles
À vouloir tout, tout de suite, à trop livrer bataille
Il bâcle son travail, il gâche ses talents
Il bondit sans cervelle, il oublie le présent
Non qu’il faille, au demeurant, laisser sa place
Non qu’il faille traîner la hèss ou des role-casse
Ta nuit est encore noire, ton paperboard est blanc
Prends tes marques, tes marqueurs, bébé, mais surtout prends temps
Un jour viendra… Ho ! mais tu verras bien !
J’en sais rien, mon sang, et j’peux pas t’spoiler demain
J’ai déjà du bien du mal à comprendre aujourd’hui
De Poutine à Trump, de la zère-mi à la zon-pri
Derrière, on essaie d’faire le nécessaire
Assurer l’camp d’base, garder ton innocence entière
Te donner le goût de regarder vers l’horizon
Y a tellement d’mômes qui perdent leur imagination
Faut dire que l’époque est un bordel acrobatique
D’la haine en stock, des peurs, des élites en plastique
Plus de buzz que d’infos, plus de tris que de cris
Bon, allez vas-y, fonce, mon p’tit ! Je retire ce c’que j’ai dit !

(Refrain)
I and I am a Rocket Child
I done run away with a low profile
Empty dreams and a rhythm wild
Glossing over glow
Bright lights and an open-jaw
See me come
See me dance with the universe

2.
Fais gaffe, boy, à vivre la vie en flux tendu
On reste dans sa bulle, on s’perd dans le turfu
L’ambition, l’envie d’avoir envie
Ou bien ça fait grandir les autres ou bien ça fait crari
T’apprendras les lois des masques et des sens
Le tissage complexe des liens, des egos, des vacances
Se montrer pas plus qu’il ne faut
Se donner – si ça vaut la peine – à gogo, go !
Moi, j’vais rien t’apprendre : j’suis un père extraordinaire
Un ours-garou qui t’raffole, un putain d’mammifère
Mais il s’peut qu’à nous côtoyer
Ma transparence parentale finisse par t’inspirer
L’impatience dans la patience et vice versa
Plus excitant, j’te l’accorde, que le « Qui vivra, verra… »
Mais l’expérience n’éclaire que le chemin parcouru
C’est une lanterne accrochée dans ton dos, pas le bout du nel-tu
T’en as de la chance, Titi, d’être leur petit dernier
À tes sœurs, tes frères, et tu vas aimer les voir s’envoler
Vers leur propre existence, leurs rêves, leur film à eux
Ils viendront t’en parler, ça te rendra heureux
Et puis beau jour, YOLO ! ce sera à ton tour
Comme à la maternelle, mais avec plus de flou autour
Ça s’appelle « faire ses débuts dans le monde »
Mais t’as l’temps, mon amour, profite de chaque seconde !

(Refrain)

(Pont)
T’as l’temps
De parcourir le monde
Y a l’temps
Profite, amour, de chaque seconde
Chaque microliberté arrachée au Destin
Est un maxi-pouvoir dans le creux de ta main
L’homme est ainsi fait qu’il est plein de failles
À vouloir tout, tout de suite, à trop livrer bataille
Il bâcle son travail, il gâche ses talents
Il bondit sans cervelle, il oublie le présent

(Refrain X2)